Bienvenue sur le site de Bali Eco Patrol. Nous sommes un groupe de 12 à 14 ans, habitant à Bali et concernés par l'environnement. Nous menons des actions pour la préservation de notre île.

dimanche 9 décembre 2012

Chasse au trésor à Tanah Lot












Tournage clip éco-gestes

Samedi 1er décembre 2012 Première journée de tournage de la série de clips sur les éco-gestes. réalisation du premier clip "La déesse du plastique" ou comment utiliser moins de plastiques pour le lunch à l'école.





Eco Bali Recycling

Samedi 27 octobre KEROBOKAN - Visite du centre "compost et tri des déchets" de ecoBali Recycling (pour enfin savoir où va le contenu des sacs verts et rouges). Pique nique (celui ou celle qui génère le moins de déchets gagne un cadeau) EIFB - État des lieux des abords de l’école et de l’école en terme de déchets. Photos (d'ici là vous pouvez réfléchir à des thèmes dans le but de faire une petite expo photo). Rédaction d'un prospectus Eco Gestes à l’École (4) et à la maison (4), qui sera distribué à l'EIFB et présenté dans les classes





mercredi 31 octobre 2012

Rentrée autour d'un feu de camp

Pour fêter la reprise de leurs activités, les 10 membres de la Bali Eco Patrol ont entrepris de camper l’espace d’un week-end au nord d’Ubud. Sous la houlette du fameux guide Jean de la Jungle, père d’un des membres, l’équipe a planté ses tentes au bord d’un méandre de la rivière Ayung, dans un site magnifique cerné par les falaises. Au programme : balade dans les rizières, baignades en rivière et préparation des repas : pommes de terre à la cendre, saucisses grillées, crêpes et marshmallows carbonisés farcis à la cacahuète ! Dans cette atmosphère sereine et douce, la plupart des membres de la BEP ont préféré passer la nuit à la belle étoile autour du feu pendant que les quelques parents accompagnateurs dormaient sagement sous leur tente. L’heure était au farniente mais le lendemain matin, les animateurs n’ont pas pu s’empêcher d’improviser un atelier « déchets » : alors ces 15 bouteilles plastiques, par quoi on aurait pu les remplacer ? Moi, je sais : une gourde ? Oh, non, pas suffisant. Un jerrycan ? Un galon d’eau ? Eh oui, bonne réponse. Et tout cet aluminium qui a servi à entourer les pommes de terre ? Les jeunes membres de la BEP se sont pris au jeu, il faut dire qu’ils en connaissent déjà un rayon et que ça les intéresse d’agir pour l’environnement. Nous nous sommes laissés dire qu’ils étaient en train de préparer une brochure sur les éco-gestes à l’école et à la maison et qu’ils montaient une opération secrète au nom de code pourtant explicite : « Compost, composteur, compostons ! » Affaire à suivre. Stéphanie Delacroix et Socrate Georgiades

dimanche 17 juin 2012

BALI CORAL TRIANGLE DAY UNE JOURNEE SPECIALE POUR LA PRESERVATION DE LA BIODIVERSITE MARINE Le 9 juin dernier s’est tenu un événement à portée internationale du nom de Coral Triangle Day sous l’égide du WWF et avec de nombreux partenaires, dont la Gazette de Bali. Cette journée spéciale avait pour objectif d’attirer l’attention des 6 pays d’Asie du Sud-est riverains de ce triangle de biodiversité marine qui regroupe 37% des poissons de récifs et 76% des espèces de coraux. A Bali de nombreuses actions ont été menées. La Bali Eco Patrol était partie prenante d’un nettoyage de la plage de Jimbaran à 7 heures le matin, à noter qu’au milieu des milliers d’Indonésiens et de la dizaine d’officiels présents sur la plage, les membres de la BEP étaient les seuls étrangers ! Le choix de cette plage de Jimbaran était stratégique en raison de l’implantation de tous les restaurants de poisson. L’association environnementaliste a distribué des brochures dressant la liste de tous les poissons en danger. Le soir, dans le cadre de son célèbre Aperochic, le restaurant Metis, lui aussi partenaire de l’opération, avait invité le chef Bobby Chinn du World Cafe Asia pour porter le message de la protection des océans en ne servant que des espèces de poissons ou de crustacés dont les stocks ne sont pas en danger.

mercredi 30 mai 2012

La Bali Eco Patrol sous le charme du serpent

Pour cette quatrième sortie de la Bali Eco Patrol, ses jeunes membres avaient choisi de rendre visite au plus grand spécialiste de serpents de Bali, Ron Lilley, bien connu des lecteurs de la Gazette de Bali pour sa chronique sur la faune de Bali qu’il anime depuis deux ans dans nos colonnes. 

 Le dimanche 20 mai dernier, la Bali Eco Patrol a donc rencontré la Bali Snake Patrol, fondée et animée par Ron Lilley. Ce naturaliste, spécialiste reconnu en herpétologie, intervient partout à Bali pour sauver les serpents, les dénicher quand ils présentent un danger pour les habitants d’une maison et surtout délivrer inlassablement la bonne parole pour favoriser une meilleure connaissance de ces animaux fascinants. Ce qui nuit malheureusement aux serpents, c’est qu’il est difficile de les reconnaître et que dans le doute, les gens ont tendance à les éliminer. Ron s’est donc amusé à montrer sur une présentation en images les 40 espèces de serpents terrestres aux enfants en leur demandant de désigner ceux qu’ils croyaient dangereux. En fait, il n’y a que 5 espèces qui présentent un danger pour l’homme parmi lesquelles une vipère, deux cobras et deux bongares. Parmi les serpents verts par exemple, il n’y en a qu’un de venimeux, c’est la vipère arboricole (green pit viper en anglais, lipi gadang en balinais). Elle est venimeuse dès sa naissance et l’anti-venin n’est pas disponible à Bali mais on peut s’en sortir si c’est traité rapidement. Comment reconnaître ce serpent qui vit dans les arbres et les buissons ? Outre la queue rouge et les pupilles verticales, le trait le plus frappant, ce sont les deux bosses qu’elle a sur la tête. Le second serpent dangereux à qui on donnerait presque le bon dieu sans confession, c’est le cobra avec sa tête un peu ronde et sa couleur marron passe-partout. Attention à s’en tenir éloigné parce qu’il peut cracher son venin à plus de deux mètres en visant les yeux. Si vous êtes touché, surtout ne frottez pas, vous risquez de devenir aveugle, rincez-vous abondamment sous le robinet pendant 20 minutes puis partez à l’hôpital, le seul qu’on peut recommander pour les serpents, c’est l’hôpital général de Sanglah. Enfin, le bongare rayé, le serpent le plus venimeux de Bali (blue krait en anglais, ular weling en balinais) est très reconnaissable parce qu’il est noir rayé mais il en existe aussi une variété toute noire. Attention, là aussi, pas d’anti-venin ! En cas de morsure, faites un garrot mais pas trop serré pour éviter la nécrose, gardez toujours le membre sous la hauteur du cœur, bougez le moins possible, essayez de savoir quel serpent vous a mordu et faites-vous conduire rapidement à l’hôpital de Sanglah à Denpasar. Après cette présentation et des explications sur le comportement de ces animaux, les membres de la Bali Eco Patrol ont suivi Ron aux portes de son antre sur lequel est placardé « Dilarang masuk, ular berbisa » (défense d’entrer, serpents venimeux). Ron nous a d’abord sorti un minuscule serpent loup que chacun a appris à manipuler sans le blesser. Puis il nous a montré un magnifique serpent vert, très agressif mais absolument inoffensif pour l’homme. Ensuite, ça a été le tour des pythons, l’un d’eux en a profité pour faire ses besoins dans les bras de Deborah ! Rappelons une fois de plus qu’il n’y aucun élevage de pythons en Indonésie et que tous ceux qui finissent en chaussures, sacs ou portefeuilles sont tous des animaux sauvages. La probable disparition de cet animal à terme a déjà pour conséquence la multiplication des rongeurs et des grenouilles un peu partout à Bali, les serpents en sont les principaux prédateurs. Pour le plus grand plaisir des enfants, Ron a d’ailleurs imité avec beaucoup de brio le cri de la grenouille qui disparaît dans le ventre du serpent… Dans le même registre, il nous a montré comment il nourrissait ses serpents avec de jeunes souriceaux. On en a vu un se faire attraper par la queue et se débattre pour finalement réussir à ressortir de la gueule du serpent sous les vivas des enfants !

www.baliecopatrol.blogspot.com , baliecopatrol@gmail.com .

Pour entrer en contact avec Ron Lilley: Bali Snake Patrol, Ron Lilley. Sauvetage de serpents, identification, conférences. Tel. 081 338 496 700 ronlilley@lini.or.id Plus d’info et de photos sur Facebook : Ron Lilley's Bali Snake Patrol Page

mardi 1 mai 2012

Earth day version Bali Eco Patrol



Depuis le 22 avril 1970, à l’initiative d’un sénateur américain, chaque année, des actions sont menées partout dans le monde à cette date pour sensibiliser à l’environnement. La Bali Eco Patrol avait un planning très chargé à l’occasion de cette 42ème Journée avec pas moins de trois événements sur un week-end entier…

Les festivités ont commencé la veille au matin, le samedi 21, avec une visite à l’entreprise Saraswati Papers (cf. La Gazette de Bali n°59 – avril 2010), sur jalan Batu Belig. Cette entreprise produit toutes sortes de produits à base de papier recyclé artisanal et a la particularité de ne faire travailler que des femmes. Rendez-vous était donc pris pour en apprendre un peu plus sur le recyclage du papier.

Une des ouvrières transformée en conférencière pour l’occasion nous a d’abord expliqué que pour éviter d’utiliser du chlore afin de blanchir le papier, il fallait soigneusement sélectionner des papiers pas trop couverts d’encre puis les déchirer. Ensuite, on fait bouillir cette matière première pendant une heure avant de la laisser refroidir puis de la passer au mixeur. Le produit obtenu s’appelle de la pulpe et on peut à cette étape la colorer avec des matières naturelles et locales et obtenir presque toutes les couleurs de l’arc-en-ciel avec des racines, des feuilles, des minéraux.

Ensuite, on verse dans un bac cette pulpe en ajoutant une quantité d’eau déterminée afin d’obtenir le grammage désiré, c'est-à-dire un papier d’une certaine épaisseur. Avec ce procédé artisanal, il n’est pas possible de fabriquer du papier de moins de 150 gr/m² sans nuire à sa solidité. Chacun des membres de la patrouille s’est essayé à plonger le cadre tendu d’un filet à maille fine dans le bac à pulpe et de répartir harmonieusement la matière. Ensuite, on renverse le cadre sur une grande pièce de tissu et on passe plusieurs fois une raclette pour déposer la feuille de papier. Si on appuie trop, le papier formera des vagues, si on n’appuie pas assez, la feuille de papier ne se dépose pas, ça nécessite un vrai tour de main ! Puis, les cadres sont portés dehors et mis à sécher au soleil. Sur les fils à linge, on découvre de très beaux papiers dans lesquels des fleurs ont été incluses, manuellement par collage. Une fois que le soleil a fait son action, on apprend comment détacher le papier. La technique surprend toute l’équipe : on frotte au moyen d’une boule de papier au dos du cadre et ô miracle, on réussit ensuite à détacher la feuille de papier délicatement. Alors, que faire avec ce papier artisanal ? Les enfants de la Bali Eco Patrol sont étonnés par le nombre de produits qu’on en tire : calendriers, cahiers, diplômes, boîtes,  enveloppes, cartes de visite. Sur une des tables de travail, les ouvrières s’activent pour coller un diplôme qui sera remis le lendemain aux participants du premier marathon de Bali. Ils apprennent que ce papier a été fabriqué tout spécialement à partir des crottes d’éléphants du Bali marine & Safari Park dans lesquelles on a récupéré des fibres végétales !

L’après-midi, la B.E.P se rend à Sanur pour un événement organisé par Serambi Art Antida. Il s’agit entre autres d’un atelier de « trash art » ou comment réaliser des travaux manuels et de véritables œuvres à partir de déchets récupérés dans les poubelles ! Heureusement les déchets sont propres et de véritables œuvres d’art naissent des mains expertes et imaginatives des membres de l’équipe et des enfants balinais présents.

Le lendemain après-midi, la Bali Eco Patrol s’est donné rendez-vous à Canggu, à la villa Serenity, près de l’hôtel Tugu pour planter des arbres. Elle est accueillie par Daniel Chieppa et sa femme Yatna qui expliquent d’abord aux participants la fonction des arbres et leur importance dans l’écosystème. Ensuite, on passe à la pratique et on découvre avec stupeur qu’il faut beaucoup de force pour creuser un trou suffisamment profond pour planter un arbre, surtout quand on n’a pas les instruments adéquats et qu’on s’est muni à défaut d’une simple cuillère à soupe ou d’une truelle pour creuser ! Heureusement, il y a des outils sur place et du renfort avec tous les bénévoles présents de plusieurs nationalités. On creuse à la barre à mine, on mouille le terrain pour ramollir la terre, on retire la terre. Victoire, le trou est assez profond, on y dépose au fond un peu de bouse de vache, il y en a partout sur le terrain, on installe l’arbre, on pose pour la photo et on remblaie sans oublier d’arroser et de pailler pour bien garder l’humidité. Au suivant ! Les plus valeureux des garçons ont réussi à planter huit arbres, tout le monde sue et rigole. Une fois le premier terrain planté, nous attaquons les bords de la route avec des cempaka qui sentiront si bon une fois qu’ils seront adultes. Ca y est, c’est terminé, près de 100 arbres ont été plantés, Daniel et Yatna offrent à la cinquantaine de bénévoles des rafraîchissements et à manger, tout le monde pose pour une dernière photo et c’est le départ. Plein d’enthousiasme et de bonne volonté, les membres de la Bali Eco Patrol se fixent déjà rendez-vous pour leur prochaine sortie. Retrouvez-les au mois de mai pour une nouvelle aventure.


lundi 2 avril 2012

Savez-vous planter les coraux ?


Après le ramassage des plastiques dans les rizières avec les enfants du village de Pakudui et ceux de l’école française le mois dernier, suivons ce mois-ci les aventures de la Bali Eco Patrol sur la presqu’île de Serangan.

Rendez-vous était pris à 5h30 du matin devant l’école française de Bali. Les 11 membres de la BEP ne rechignent pas à se lever aux aurores quand il s’agit de partir à l’aventure. A la toute dernière minute, ils ont été prévenus qu’en raison de la météo très agitée, il était préférable de reporter la sortie dans l’après-midi de ce dimanche 11 mars. Qu’à cela ne tienne, l’équipe était présente, équipée de pied en cap avec masques et tubas pour partir à la découverte d’une plantation de coraux. Avec une belle unanimité, chacun avait oublié de prendre de vieilles baskets pour se protéger les pieds contre les oursins diadèmes venimeux, l’équipe est encore en rodage, les consignes pas encore respectées au pied de la lettre mais l’apprenti-secouriste Théo Bour avait prévu sa trousse à pharmacie pour pallier tous les cas de figures, depuis l’amputation jusqu’au plus petit bobo.

Arrivés au péage de Serangan, les trois voitures du convoi suivent une longue route en terre qui débouche près d’un lagon et de la célèbre vague surfée pendant la saison des pluies. Nous escaladons tous ensemble le récif artificiel, très glissant. Plouf, dans l’eau, jusqu’au nombril pour certains, nous écoutons Vincent nous parler de la vie du corail. Et d’abord, savez-vous pourquoi le corail a été la dernière espèce à être classée par les naturalistes ? En fait, ils ont mis du temps à comprendre que le corail est un animal et que beaucoup d’espèces cultivent des algues unicellulaires parmi leurs tissus qui leur servent de nourriture. Quand le corail blanchit, parce que la température de l’eau change ou parce qu’il est proche d’une source de pollution (entre autres certains composants des crèmes solaires), il meurt de faim parce que les algues qui l’habitent meurent ou deviennent improductives. Le corail dans un dernier souffle expulse les dernières algues afin de les remplacer par une variété encore productive dans ces conditions. S’il trouve un remplaçant ou que les conditions s’améliorent il survivra, sinon il mourra complètement.


En Indonésie, on exportait beaucoup de coraux pour tous les aquariophiles du monde et bien sûr, ça endommageait les fonds marins et ça nuisait à l’équilibre des massifs coralliens. Alors, des techniques ont été développées, entre autres par une entreprise française, pour réussir à bouturer le corail, c'est-à-dire à le faire se reproduire. Maintenant, Bali est devenu un grand centre mondial d’exportation de corail, on en élève un peu partout sur le pourtour de l’île et on ne prélève quasiment plus de corail sauvage dans le milieu naturel. Le corail est fragile, si on le sort de l’eau plus de quelques heures ou si pendant son expédition, sa température subit une trop grande variation, il est stressé et risque de mourir.


Après ces quelques explications, les membres de la Bali Eco Patrol apprennent à couper le corail avec une pince et à le coller sur un support pour qu’il se développe dans l’eau. Au bout de quelques mois, il sera assez gros pour être vendu. Depuis qu’on a appris que le corail est un animal, on se sent tout chose d’oser le découper en morceaux ! Ensuite, les enfants nagent autour des tables de corail, différentes espèces sont élevées dans cet endroit. On leur apprend aussi à retirer des algues parasites pour faciliter leur croissance. A la fin de la sortie, les sourires sont sur tous les visages. On se promet qu’on retournera dans l’eau pour observer et travailler sur le corail avec les quelques associations qui veillent à sa sauvegarde à Bali.





Première sortie de la Bali Eco Patrol

L’événement du 18 février, c’était aussi le galop d’essai d’une initiative entraînée par des parents de l’école française de Bali. Avec une très lointaine inspiration du scoutisme pour son côté groupe de jeunes animé par de beaux idéaux, mâtinée d’éducation au développement durable, les jeunes vont être amenés régulièrement à faire des sorties de ce type, des camps, des ateliers-rencontres avec des ONG et des entreprises qui recyclent le papier, construisent en bambou, plantent du corail, sauvent les serpents ou les oiseaux. Une action est aussi envisagée dans le domaine social avec les enfants des rues (voir notre article dans l'édition de la Gazette de Bali de mars 2012). Ce groupe, comme en atteste son nom provisoire en anglais, est ouvert à tous les enfants des autres écoles. Les deux seules conditions pour y participer, c’est de s’engager et d’être soutenu par ses parents, au moins pour être accompagné de temps en temps sur les activités. Rappelons que cette activité est entièrement encadrée par des bénévoles et totalement sous la responsabilité des parents. 


baliecopatrol@gmail.com

Lien vers l'article "Une école pour les enfants des rues de Bali" http://lagazettedebali.info/journal/articles/societe/une-ecole-pour-les-enfants-des-rues-de-bali.html?date=2012-03

Opération mains sales pour les enfants du paradis


On peut se lamenter sur le niveau de pollution préoccupant de Bali en se promenant sur les plages ou en regardant les rivières mais le plus important est encore d’essayer de prendre le problème par un bout et d’y apporter sa contribution. C’est ce qu’ont fait environ 90 enfants, balinais et occidentaux, accompagnés d’au moins autant d’adultes le samedi 18 février dernier dans le village de Pakudui, au nord d’Ubud et de Tegalalang.


Dans le cadre du Bali Hash House Harriers One, un des groupes d’aficionados qui se réunissent trois fois par semaine pour marcher et courir dans les rizières, le collectif mixte Komunitas Gunungan Indonesia a organisé un événement en trois phases. La première était d’apporter des éléments d’information aux enfants sur la gestion et le recyclage des déchets, la nuisance des plastiques et les bons gestes pour l’environnement. Pour ce faire, il a fait appel à Charlotte Fredouille de l’association Peduli Alam qui est d’abord intervenue à l’Ecole Française de Bali quelques jours avant l’événement, le 13 février. Pour l’occasion, tous les élèves du collège étaient réunis et l’échange fut fructueux, les questions fusaient dans tous les sens, ce qui prouve la sensibilisation des jeunes générations à ces thématiques environnementales. Le samedi 18, jour de l’événement, c’était aux enfants du banjar que Charlotte a dispensé sa formation en indonésien en présence de tous les participants. Ces jeunes Balinais ne semblaient pas non plus ignorants de la chose, ils savaient parfaitement distinguer un déchet organique d’un non-organique et connaissaient les nuisances des plastiques. Une fois la formation délivrée, la seconde phase de l’événement pouvait démarrer, il fut distribué à tous les enfants des gants et des sacs et toute la troupe se mit en marche pour ramasser les ordures à l’extérieur !


Avec un bel enthousiasme communicatif, les enfants aidés de certains parents ont rapidement rempli leurs sacs dans un chemin en descente qui menait aux rizières. La saison des pluies avait drainé toutes les ordures dans ce chemin, il ne suffisait que de se baisser pour les collecter. Au bord de la rizière, les participants ont été invités à déposer leurs sacs qui ont été immédiatement chargés sur un camion de Limajari et dont le contenu a ensuite été trié par Eco Bali et intégralement recyclé.


A ce moment, tout le monde est passé à la troisième étape dite « du plaisir », une courte marche de 45 mn dans de sublimes rizières étagées qui faisaient face à la jungle. Une longue procession s’étalait sur toute la longueur de la vallée. Il y eut quelques dérapages dans la boue et même une chute sans gravité dans une rizière qui a occasionné une bonne partie de rire. En raison de la pluie tombée le matin, le chemin était assez boueux et personne ne semblait avoir peur de se salir. Le jeune Théo Bour de l’école française, avec une vraie âme de chef de patrouille, avait embarqué six bouteilles d’eau pour ses camarades, un kit de survie et une pharmacie, mention spéciale pour l’implication de cet Indiana Jones ! De petits enfants balinais pas plus vieux que 5 ans avaient tenu eux aussi à faire partie du cortège, ils n’avaient au pied que des tongs mais ça ne semblait vraiment pas les déranger pour progresser dans cet espace assez fangeux, y compris pour franchir un pont en bambou qui surplombait une rivière quelques mètres plus bas, un sujet d’angoisse pour quelques mamans occidentales qui accompagnaient leurs bambins.


A la fin de notre boucle, revenus à notre point de départ, Saudara Home, la maison d’Albert et Christine, tous les enfants se sont vu offrir un goûter dans une petite barquette confectionnée en feuille de banane ainsi qu’un beau tee-shirt réalisé par Laurence de Karma Kandara. Tous les enfants, heureux et fiers de leur bonne action, ont posé pour la photo souvenir devant la bannière de l’événement pendant que les hashers et autres participants éclusaient quelques bières, tradition oblige à la fin du HHH. Les membres dirigeants du banjar étaient présents eux aussi, ils posaient des questions sur la destination de toutes ces ordures, sans doute cette initiative les interroge-t-elle sur la gestion des déchets sur leur territoire et leur responsabilité pour les générations futures.