Bienvenue sur le site de Bali Eco Patrol. Nous sommes un groupe de 12 à 14 ans, habitant à Bali et concernés par l'environnement. Nous menons des actions pour la préservation de notre île.

lundi 2 avril 2012

Savez-vous planter les coraux ?


Après le ramassage des plastiques dans les rizières avec les enfants du village de Pakudui et ceux de l’école française le mois dernier, suivons ce mois-ci les aventures de la Bali Eco Patrol sur la presqu’île de Serangan.

Rendez-vous était pris à 5h30 du matin devant l’école française de Bali. Les 11 membres de la BEP ne rechignent pas à se lever aux aurores quand il s’agit de partir à l’aventure. A la toute dernière minute, ils ont été prévenus qu’en raison de la météo très agitée, il était préférable de reporter la sortie dans l’après-midi de ce dimanche 11 mars. Qu’à cela ne tienne, l’équipe était présente, équipée de pied en cap avec masques et tubas pour partir à la découverte d’une plantation de coraux. Avec une belle unanimité, chacun avait oublié de prendre de vieilles baskets pour se protéger les pieds contre les oursins diadèmes venimeux, l’équipe est encore en rodage, les consignes pas encore respectées au pied de la lettre mais l’apprenti-secouriste Théo Bour avait prévu sa trousse à pharmacie pour pallier tous les cas de figures, depuis l’amputation jusqu’au plus petit bobo.

Arrivés au péage de Serangan, les trois voitures du convoi suivent une longue route en terre qui débouche près d’un lagon et de la célèbre vague surfée pendant la saison des pluies. Nous escaladons tous ensemble le récif artificiel, très glissant. Plouf, dans l’eau, jusqu’au nombril pour certains, nous écoutons Vincent nous parler de la vie du corail. Et d’abord, savez-vous pourquoi le corail a été la dernière espèce à être classée par les naturalistes ? En fait, ils ont mis du temps à comprendre que le corail est un animal et que beaucoup d’espèces cultivent des algues unicellulaires parmi leurs tissus qui leur servent de nourriture. Quand le corail blanchit, parce que la température de l’eau change ou parce qu’il est proche d’une source de pollution (entre autres certains composants des crèmes solaires), il meurt de faim parce que les algues qui l’habitent meurent ou deviennent improductives. Le corail dans un dernier souffle expulse les dernières algues afin de les remplacer par une variété encore productive dans ces conditions. S’il trouve un remplaçant ou que les conditions s’améliorent il survivra, sinon il mourra complètement.


En Indonésie, on exportait beaucoup de coraux pour tous les aquariophiles du monde et bien sûr, ça endommageait les fonds marins et ça nuisait à l’équilibre des massifs coralliens. Alors, des techniques ont été développées, entre autres par une entreprise française, pour réussir à bouturer le corail, c'est-à-dire à le faire se reproduire. Maintenant, Bali est devenu un grand centre mondial d’exportation de corail, on en élève un peu partout sur le pourtour de l’île et on ne prélève quasiment plus de corail sauvage dans le milieu naturel. Le corail est fragile, si on le sort de l’eau plus de quelques heures ou si pendant son expédition, sa température subit une trop grande variation, il est stressé et risque de mourir.


Après ces quelques explications, les membres de la Bali Eco Patrol apprennent à couper le corail avec une pince et à le coller sur un support pour qu’il se développe dans l’eau. Au bout de quelques mois, il sera assez gros pour être vendu. Depuis qu’on a appris que le corail est un animal, on se sent tout chose d’oser le découper en morceaux ! Ensuite, les enfants nagent autour des tables de corail, différentes espèces sont élevées dans cet endroit. On leur apprend aussi à retirer des algues parasites pour faciliter leur croissance. A la fin de la sortie, les sourires sont sur tous les visages. On se promet qu’on retournera dans l’eau pour observer et travailler sur le corail avec les quelques associations qui veillent à sa sauvegarde à Bali.





Première sortie de la Bali Eco Patrol

L’événement du 18 février, c’était aussi le galop d’essai d’une initiative entraînée par des parents de l’école française de Bali. Avec une très lointaine inspiration du scoutisme pour son côté groupe de jeunes animé par de beaux idéaux, mâtinée d’éducation au développement durable, les jeunes vont être amenés régulièrement à faire des sorties de ce type, des camps, des ateliers-rencontres avec des ONG et des entreprises qui recyclent le papier, construisent en bambou, plantent du corail, sauvent les serpents ou les oiseaux. Une action est aussi envisagée dans le domaine social avec les enfants des rues (voir notre article dans l'édition de la Gazette de Bali de mars 2012). Ce groupe, comme en atteste son nom provisoire en anglais, est ouvert à tous les enfants des autres écoles. Les deux seules conditions pour y participer, c’est de s’engager et d’être soutenu par ses parents, au moins pour être accompagné de temps en temps sur les activités. Rappelons que cette activité est entièrement encadrée par des bénévoles et totalement sous la responsabilité des parents. 


baliecopatrol@gmail.com

Lien vers l'article "Une école pour les enfants des rues de Bali" http://lagazettedebali.info/journal/articles/societe/une-ecole-pour-les-enfants-des-rues-de-bali.html?date=2012-03

Opération mains sales pour les enfants du paradis


On peut se lamenter sur le niveau de pollution préoccupant de Bali en se promenant sur les plages ou en regardant les rivières mais le plus important est encore d’essayer de prendre le problème par un bout et d’y apporter sa contribution. C’est ce qu’ont fait environ 90 enfants, balinais et occidentaux, accompagnés d’au moins autant d’adultes le samedi 18 février dernier dans le village de Pakudui, au nord d’Ubud et de Tegalalang.


Dans le cadre du Bali Hash House Harriers One, un des groupes d’aficionados qui se réunissent trois fois par semaine pour marcher et courir dans les rizières, le collectif mixte Komunitas Gunungan Indonesia a organisé un événement en trois phases. La première était d’apporter des éléments d’information aux enfants sur la gestion et le recyclage des déchets, la nuisance des plastiques et les bons gestes pour l’environnement. Pour ce faire, il a fait appel à Charlotte Fredouille de l’association Peduli Alam qui est d’abord intervenue à l’Ecole Française de Bali quelques jours avant l’événement, le 13 février. Pour l’occasion, tous les élèves du collège étaient réunis et l’échange fut fructueux, les questions fusaient dans tous les sens, ce qui prouve la sensibilisation des jeunes générations à ces thématiques environnementales. Le samedi 18, jour de l’événement, c’était aux enfants du banjar que Charlotte a dispensé sa formation en indonésien en présence de tous les participants. Ces jeunes Balinais ne semblaient pas non plus ignorants de la chose, ils savaient parfaitement distinguer un déchet organique d’un non-organique et connaissaient les nuisances des plastiques. Une fois la formation délivrée, la seconde phase de l’événement pouvait démarrer, il fut distribué à tous les enfants des gants et des sacs et toute la troupe se mit en marche pour ramasser les ordures à l’extérieur !


Avec un bel enthousiasme communicatif, les enfants aidés de certains parents ont rapidement rempli leurs sacs dans un chemin en descente qui menait aux rizières. La saison des pluies avait drainé toutes les ordures dans ce chemin, il ne suffisait que de se baisser pour les collecter. Au bord de la rizière, les participants ont été invités à déposer leurs sacs qui ont été immédiatement chargés sur un camion de Limajari et dont le contenu a ensuite été trié par Eco Bali et intégralement recyclé.


A ce moment, tout le monde est passé à la troisième étape dite « du plaisir », une courte marche de 45 mn dans de sublimes rizières étagées qui faisaient face à la jungle. Une longue procession s’étalait sur toute la longueur de la vallée. Il y eut quelques dérapages dans la boue et même une chute sans gravité dans une rizière qui a occasionné une bonne partie de rire. En raison de la pluie tombée le matin, le chemin était assez boueux et personne ne semblait avoir peur de se salir. Le jeune Théo Bour de l’école française, avec une vraie âme de chef de patrouille, avait embarqué six bouteilles d’eau pour ses camarades, un kit de survie et une pharmacie, mention spéciale pour l’implication de cet Indiana Jones ! De petits enfants balinais pas plus vieux que 5 ans avaient tenu eux aussi à faire partie du cortège, ils n’avaient au pied que des tongs mais ça ne semblait vraiment pas les déranger pour progresser dans cet espace assez fangeux, y compris pour franchir un pont en bambou qui surplombait une rivière quelques mètres plus bas, un sujet d’angoisse pour quelques mamans occidentales qui accompagnaient leurs bambins.


A la fin de notre boucle, revenus à notre point de départ, Saudara Home, la maison d’Albert et Christine, tous les enfants se sont vu offrir un goûter dans une petite barquette confectionnée en feuille de banane ainsi qu’un beau tee-shirt réalisé par Laurence de Karma Kandara. Tous les enfants, heureux et fiers de leur bonne action, ont posé pour la photo souvenir devant la bannière de l’événement pendant que les hashers et autres participants éclusaient quelques bières, tradition oblige à la fin du HHH. Les membres dirigeants du banjar étaient présents eux aussi, ils posaient des questions sur la destination de toutes ces ordures, sans doute cette initiative les interroge-t-elle sur la gestion des déchets sur leur territoire et leur responsabilité pour les générations futures.