Pour cette quatrième sortie de la Bali Eco Patrol, ses jeunes membres avaient choisi de rendre visite au plus grand spécialiste de serpents de Bali, Ron Lilley, bien connu des lecteurs de la Gazette de Bali pour sa chronique sur la faune de Bali qu’il anime depuis deux ans dans nos colonnes.
Le dimanche 20 mai dernier, la Bali Eco Patrol a donc rencontré la Bali Snake Patrol, fondée et animée par Ron Lilley. Ce naturaliste, spécialiste reconnu en herpétologie, intervient partout à Bali pour sauver les serpents, les dénicher quand ils présentent un danger pour les habitants d’une maison et surtout délivrer inlassablement la bonne parole pour favoriser une meilleure connaissance de ces animaux fascinants.
Ce qui nuit malheureusement aux serpents, c’est qu’il est difficile de les reconnaître et que dans le doute, les gens ont tendance à les éliminer. Ron s’est donc amusé à montrer sur une présentation en images les 40 espèces de serpents terrestres aux enfants en leur demandant de désigner ceux qu’ils croyaient dangereux. En fait, il n’y a que 5 espèces qui présentent un danger pour l’homme parmi lesquelles une vipère, deux cobras et deux bongares. Parmi les serpents verts par exemple, il n’y en a qu’un de venimeux, c’est la vipère arboricole (green pit viper en anglais, lipi gadang en balinais). Elle est venimeuse dès sa naissance et l’anti-venin n’est pas disponible à Bali mais on peut s’en sortir si c’est traité rapidement. Comment reconnaître ce serpent qui vit dans les arbres et les buissons ? Outre la queue rouge et les pupilles verticales, le trait le plus frappant, ce sont les deux bosses qu’elle a sur la tête. Le second serpent dangereux à qui on donnerait presque le bon dieu sans confession, c’est le cobra avec sa tête un peu ronde et sa couleur marron passe-partout. Attention à s’en tenir éloigné parce qu’il peut cracher son venin à plus de deux mètres en visant les yeux. Si vous êtes touché, surtout ne frottez pas, vous risquez de devenir aveugle, rincez-vous abondamment sous le robinet pendant 20 minutes puis partez à l’hôpital, le seul qu’on peut recommander pour les serpents, c’est l’hôpital général de Sanglah. Enfin, le bongare rayé, le serpent le plus venimeux de Bali (blue krait en anglais, ular weling en balinais) est très reconnaissable parce qu’il est noir rayé mais il en existe aussi une variété toute noire. Attention, là aussi, pas d’anti-venin ! En cas de morsure, faites un garrot mais pas trop serré pour éviter la nécrose, gardez toujours le membre sous la hauteur du cœur, bougez le moins possible, essayez de savoir quel serpent vous a mordu et faites-vous conduire rapidement à l’hôpital de Sanglah à Denpasar.
Après cette présentation et des explications sur le comportement de ces animaux, les membres de la Bali Eco Patrol ont suivi Ron aux portes de son antre sur lequel est placardé « Dilarang masuk, ular berbisa » (défense d’entrer, serpents venimeux). Ron nous a d’abord sorti un minuscule serpent loup que chacun a appris à manipuler sans le blesser. Puis il nous a montré un magnifique serpent vert, très agressif mais absolument inoffensif pour l’homme. Ensuite, ça a été le tour des pythons, l’un d’eux en a profité pour faire ses besoins dans les bras de Deborah ! Rappelons une fois de plus qu’il n’y aucun élevage de pythons en Indonésie et que tous ceux qui finissent en chaussures, sacs ou portefeuilles sont tous des animaux sauvages. La probable disparition de cet animal à terme a déjà pour conséquence la multiplication des rongeurs et des grenouilles un peu partout à Bali, les serpents en sont les principaux prédateurs. Pour le plus grand plaisir des enfants, Ron a d’ailleurs imité avec beaucoup de brio le cri de la grenouille qui disparaît dans le ventre du serpent… Dans le même registre, il nous a montré comment il nourrissait ses serpents avec de jeunes souriceaux. On en a vu un se faire attraper par la queue et se débattre pour finalement réussir à ressortir de la gueule du serpent sous les vivas des enfants !
www.baliecopatrol.blogspot.com , baliecopatrol@gmail.com .
Pour entrer en contact avec Ron Lilley:
Bali Snake Patrol, Ron Lilley. Sauvetage de serpents, identification, conférences.
Tel. 081 338 496 700 ronlilley@lini.or.id
Plus d’info et de photos sur Facebook : Ron Lilley's Bali Snake Patrol Page
Bienvenue sur le site de Bali Eco Patrol. Nous sommes un groupe de 12 à 14 ans, habitant à Bali et concernés par l'environnement. Nous menons des actions pour la préservation de notre île.
mercredi 30 mai 2012
mardi 1 mai 2012
Earth day version Bali Eco Patrol
Depuis le 22 avril 1970, à
l’initiative d’un sénateur américain, chaque année, des actions sont menées
partout dans le monde à cette date pour sensibiliser à l’environnement. La Bali
Eco Patrol avait un planning très chargé à l’occasion de cette 42ème
Journée avec pas moins de trois événements sur un week-end entier…
Les festivités ont commencé la
veille au matin, le samedi 21, avec une visite à l’entreprise Saraswati Papers
(cf. La Gazette de Bali n°59 – avril 2010),
sur jalan Batu Belig. Cette
entreprise produit toutes sortes de produits à base de papier recyclé artisanal
et a la particularité de ne faire travailler que des femmes. Rendez-vous était
donc pris pour en apprendre un peu plus sur le recyclage du papier.
Une des ouvrières transformée en
conférencière pour l’occasion nous a d’abord expliqué que pour éviter
d’utiliser du chlore afin de blanchir le papier, il fallait soigneusement
sélectionner des papiers pas trop couverts d’encre puis les déchirer. Ensuite, on
fait bouillir cette matière première pendant une heure avant de la laisser
refroidir puis de la passer au mixeur. Le produit obtenu s’appelle de la pulpe
et on peut à cette étape la colorer avec des matières naturelles et
locales et obtenir presque toutes les couleurs de l’arc-en-ciel avec des
racines, des feuilles, des minéraux.
Ensuite, on verse dans un bac
cette pulpe en ajoutant une quantité d’eau déterminée afin d’obtenir le
grammage désiré, c'est-à-dire un papier d’une certaine épaisseur. Avec ce procédé
artisanal, il n’est pas possible de fabriquer du papier de moins de 150 gr/m²
sans nuire à sa solidité. Chacun des membres de la patrouille s’est essayé à
plonger le cadre tendu d’un filet à maille fine dans le bac à pulpe et de
répartir harmonieusement la matière. Ensuite, on renverse le cadre sur une
grande pièce de tissu et on passe plusieurs fois une raclette pour déposer la
feuille de papier. Si on appuie trop, le papier formera des vagues, si on
n’appuie pas assez, la feuille de papier ne se dépose pas, ça nécessite un vrai
tour de main ! Puis, les cadres sont portés dehors et mis à sécher au
soleil. Sur les fils à linge, on découvre de très beaux papiers dans lesquels
des fleurs ont été incluses, manuellement par collage. Une fois que le soleil a
fait son action, on apprend comment détacher le papier. La technique surprend
toute l’équipe : on frotte au moyen d’une boule de papier au dos du cadre
et ô miracle, on réussit ensuite à détacher la feuille de papier délicatement.
Alors, que faire avec ce papier artisanal ? Les enfants de la Bali Eco
Patrol sont étonnés par le nombre de produits qu’on en tire : calendriers,
cahiers, diplômes, boîtes,
enveloppes, cartes de visite. Sur une des tables de travail, les
ouvrières s’activent pour coller un diplôme qui sera remis le lendemain aux
participants du premier marathon de Bali. Ils apprennent que ce papier a été
fabriqué tout spécialement à partir des crottes d’éléphants du Bali marine
& Safari Park dans lesquelles on a récupéré des fibres végétales !
L’après-midi, la B.E.P se rend à
Sanur pour un événement organisé par Serambi Art Antida. Il s’agit entre autres
d’un atelier de « trash art » ou comment réaliser des travaux manuels
et de véritables œuvres à partir de déchets récupérés dans les poubelles !
Heureusement les déchets sont propres et de véritables œuvres d’art naissent
des mains expertes et imaginatives des membres de l’équipe et des enfants
balinais présents.
Le lendemain après-midi, la Bali
Eco Patrol s’est donné rendez-vous à Canggu, à la villa Serenity, près de
l’hôtel Tugu pour planter des arbres. Elle est accueillie par Daniel Chieppa et
sa femme Yatna qui expliquent d’abord aux participants la fonction des arbres
et leur importance dans l’écosystème. Ensuite, on passe à la pratique et on
découvre avec stupeur qu’il faut beaucoup de force pour creuser un trou
suffisamment profond pour planter un arbre, surtout quand on n’a pas les
instruments adéquats et qu’on s’est muni à défaut d’une simple cuillère à soupe
ou d’une truelle pour creuser ! Heureusement, il y a des outils sur place
et du renfort avec tous les bénévoles présents de plusieurs nationalités. On
creuse à la barre à mine, on mouille le terrain pour ramollir la terre, on
retire la terre. Victoire, le trou est assez profond, on y dépose au fond un
peu de bouse de vache, il y en a partout sur le terrain, on installe l’arbre,
on pose pour la photo et on remblaie sans oublier d’arroser et de pailler pour
bien garder l’humidité. Au suivant ! Les plus valeureux des garçons ont réussi
à planter huit arbres, tout le monde sue et rigole. Une fois le premier terrain
planté, nous attaquons les bords de la route avec des cempaka qui sentiront si bon une fois qu’ils seront adultes. Ca y
est, c’est terminé, près de 100 arbres ont été plantés, Daniel et Yatna offrent
à la cinquantaine de bénévoles des rafraîchissements et à manger, tout le monde
pose pour une dernière photo et c’est le départ. Plein d’enthousiasme et de
bonne volonté, les membres de la Bali Eco Patrol se fixent déjà rendez-vous pour
leur prochaine sortie. Retrouvez-les au mois de mai pour une nouvelle aventure.
baliecopatrol@gmail.com
Article paru dans la gazette de Bali, édition de mai 2012: http://lagazettedebali.info/journal/articles/faune/environnement-168/earth-day-version-bali-eco-patrol.html?date=2012-05
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