Depuis le 22 avril 1970, à
l’initiative d’un sénateur américain, chaque année, des actions sont menées
partout dans le monde à cette date pour sensibiliser à l’environnement. La Bali
Eco Patrol avait un planning très chargé à l’occasion de cette 42ème
Journée avec pas moins de trois événements sur un week-end entier…
Les festivités ont commencé la
veille au matin, le samedi 21, avec une visite à l’entreprise Saraswati Papers
(cf. La Gazette de Bali n°59 – avril 2010),
sur jalan Batu Belig. Cette
entreprise produit toutes sortes de produits à base de papier recyclé artisanal
et a la particularité de ne faire travailler que des femmes. Rendez-vous était
donc pris pour en apprendre un peu plus sur le recyclage du papier.
Une des ouvrières transformée en
conférencière pour l’occasion nous a d’abord expliqué que pour éviter
d’utiliser du chlore afin de blanchir le papier, il fallait soigneusement
sélectionner des papiers pas trop couverts d’encre puis les déchirer. Ensuite, on
fait bouillir cette matière première pendant une heure avant de la laisser
refroidir puis de la passer au mixeur. Le produit obtenu s’appelle de la pulpe
et on peut à cette étape la colorer avec des matières naturelles et
locales et obtenir presque toutes les couleurs de l’arc-en-ciel avec des
racines, des feuilles, des minéraux.
Ensuite, on verse dans un bac
cette pulpe en ajoutant une quantité d’eau déterminée afin d’obtenir le
grammage désiré, c'est-à-dire un papier d’une certaine épaisseur. Avec ce procédé
artisanal, il n’est pas possible de fabriquer du papier de moins de 150 gr/m²
sans nuire à sa solidité. Chacun des membres de la patrouille s’est essayé à
plonger le cadre tendu d’un filet à maille fine dans le bac à pulpe et de
répartir harmonieusement la matière. Ensuite, on renverse le cadre sur une
grande pièce de tissu et on passe plusieurs fois une raclette pour déposer la
feuille de papier. Si on appuie trop, le papier formera des vagues, si on
n’appuie pas assez, la feuille de papier ne se dépose pas, ça nécessite un vrai
tour de main ! Puis, les cadres sont portés dehors et mis à sécher au
soleil. Sur les fils à linge, on découvre de très beaux papiers dans lesquels
des fleurs ont été incluses, manuellement par collage. Une fois que le soleil a
fait son action, on apprend comment détacher le papier. La technique surprend
toute l’équipe : on frotte au moyen d’une boule de papier au dos du cadre
et ô miracle, on réussit ensuite à détacher la feuille de papier délicatement.
Alors, que faire avec ce papier artisanal ? Les enfants de la Bali Eco
Patrol sont étonnés par le nombre de produits qu’on en tire : calendriers,
cahiers, diplômes, boîtes,
enveloppes, cartes de visite. Sur une des tables de travail, les
ouvrières s’activent pour coller un diplôme qui sera remis le lendemain aux
participants du premier marathon de Bali. Ils apprennent que ce papier a été
fabriqué tout spécialement à partir des crottes d’éléphants du Bali marine
& Safari Park dans lesquelles on a récupéré des fibres végétales !
L’après-midi, la B.E.P se rend à
Sanur pour un événement organisé par Serambi Art Antida. Il s’agit entre autres
d’un atelier de « trash art » ou comment réaliser des travaux manuels
et de véritables œuvres à partir de déchets récupérés dans les poubelles !
Heureusement les déchets sont propres et de véritables œuvres d’art naissent
des mains expertes et imaginatives des membres de l’équipe et des enfants
balinais présents.
Le lendemain après-midi, la Bali
Eco Patrol s’est donné rendez-vous à Canggu, à la villa Serenity, près de
l’hôtel Tugu pour planter des arbres. Elle est accueillie par Daniel Chieppa et
sa femme Yatna qui expliquent d’abord aux participants la fonction des arbres
et leur importance dans l’écosystème. Ensuite, on passe à la pratique et on
découvre avec stupeur qu’il faut beaucoup de force pour creuser un trou
suffisamment profond pour planter un arbre, surtout quand on n’a pas les
instruments adéquats et qu’on s’est muni à défaut d’une simple cuillère à soupe
ou d’une truelle pour creuser ! Heureusement, il y a des outils sur place
et du renfort avec tous les bénévoles présents de plusieurs nationalités. On
creuse à la barre à mine, on mouille le terrain pour ramollir la terre, on
retire la terre. Victoire, le trou est assez profond, on y dépose au fond un
peu de bouse de vache, il y en a partout sur le terrain, on installe l’arbre,
on pose pour la photo et on remblaie sans oublier d’arroser et de pailler pour
bien garder l’humidité. Au suivant ! Les plus valeureux des garçons ont réussi
à planter huit arbres, tout le monde sue et rigole. Une fois le premier terrain
planté, nous attaquons les bords de la route avec des cempaka qui sentiront si bon une fois qu’ils seront adultes. Ca y
est, c’est terminé, près de 100 arbres ont été plantés, Daniel et Yatna offrent
à la cinquantaine de bénévoles des rafraîchissements et à manger, tout le monde
pose pour une dernière photo et c’est le départ. Plein d’enthousiasme et de
bonne volonté, les membres de la Bali Eco Patrol se fixent déjà rendez-vous pour
leur prochaine sortie. Retrouvez-les au mois de mai pour une nouvelle aventure.
baliecopatrol@gmail.com
Article paru dans la gazette de Bali, édition de mai 2012: http://lagazettedebali.info/journal/articles/faune/environnement-168/earth-day-version-bali-eco-patrol.html?date=2012-05
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire